Le GP national de Cintegabelle est ma première course parmi les 1ère FFC. J'ai préféré participer à cette course plutôt que de suivre la majorité de l'équipe pour deux jours en Aquitaine. Semaine de partiel oblige ! Mais je ne regrette rien puisque le circuit d'une petite dizaine de kilomètres à faire 12 fois m'attirait. Nous démarrons au pied de l'ascension du circuit. Celle-ci n'est pas régulière. Une première partie de 1.3 km à environ 5% amène au GPM. Après une courte descente et un replat, il reste 500m de ce qu'on pourrait nommer un faux-plat montant. Cette montée n'étant pas régulière certains passages doivent passer les 7%. Après nous tournant à droite pour rouler 3 km sur la crête. Le vent était à cet endroit plutôt de dos. Je parle de vent de nord-ouest mais celui-ci était faible et ne me semblait pas constant. Cela a rendu le circuit beaucoup moins dur que d'habitude car en temps normal le vent fait le ménage et il y a des mecs partout. On tourne une nouvelle fois à droite pour reprendre la direction de Cintegabelle. C'est à cet endroit que j'ai le plus ressenti le vent. Heureusement, que ça ne soufflait pas trop sinon j'aurais pris une bordure à chaque tour à cet endroit. Le rendement de la route dans la descente n'est pas terrible et le dernier virage à 150 m de la ligne ne m'inspire pas du tout. On le prend à plus de 40 km/h et plusieurs plaques d'égouts et bandes blanches ne facilitent pas la chose.
Mise à part la position de la ligne d'arrivée, le circuit me plait et je suis motivé pour tenir les roues des golgoths en première catégorie le plus longtemps possible.. On est à peu près 110 au départ mais c'est une certitude qu'une partie des coureurs vont bâcher sur les 114 km et les 1500 m de dénivelé prévu.
Sur la ligne de départ je suis au côté d'Olivier Cron (voir son article sur le ride club), qui me conseille entre autres de ne pas hésiter à rétrograder dans le peloton si la vitesse dans la côte est trop élevée. (effort curseur dans PCM :p )
Le départ est donné et on attaque la montée tambour battant comme on pouvait s'y attendre. Dans la bosse tout le monde est frais donc impossible de faire la différence. La première échappée sortira sur la portion plane. Pendant les tours qui suivirent, la montée et le replat seront parcourus à grande allure, jusqu'à ce que l'échappée soit rattrapée. Nous rattrapons le groupe d'échappés dans la cinquième ascension. Après cela, le peloton va réduire son allure et il était temps ! Près d'une heure que je suis à 176 puls de moyenne avec plusieurs pointes dont une à 196 bpm. J'ai vraiment été dans le mal dans cette montée. Et j'ai fini les dernières centaines de mètres au mental pour tenir la roue devant moi. Sur la crête c'est toujours moi qui ferme la marche du peloton en ventilant un maximum et en priant pour que cela se calme un peu pour me laisser le temps de souffler. Je termine ce 5ème tour en étant toujours avec les machines et j'en suis déjà content. Pendant ce tour une nouvelle échappée est sortie. Je me prépare à serrer les dents dans la montée et je décide de m'autoriser le petit plateau, chose que je n'avais pas encore faite. A ma surprise ça roule moins fort et je tiens relativement facilement la montée. Tout le monde accuse le coup et ça m'arrange. Je vais donc profiter de trois tours plus lents pour me refaire une santé. Des coups vont partir et par moments le peloton va se casser en deux. Mais je ne m'en soucie pas vraiment. Je reste derrière de peur de prendre un éclat fatal.
Je retrouve petit à petit de bonnes sensations ou du moins l'état de fatigue général du peloton m'en donne l'impression. Au début du 10 ème tour, je suis à l'avant du peloton avec Philippe Couthino de St Go. Il y a eu pas mal d'attaques et de contre attaque et devant nous il y a du monde. Nous sommes plusieurs à penser que si cela s'organise, nous allons être battus. Je décide alors de mener le train, puis je suis relayé par Philippe et par un junior de culture vélo. En vérité, je ne sais pas si j'avais un but précis quand j'ai fait ça. Je me sentais bien et ça aurait été du gâchis de ne rien faire. A ce moment, je me suis vraiment fait plaisir. Finalement, cela n'a pas été complètement inutile car nous sommes revenus sur tous les échappés une fois la cohésion retrouvée.
Dans la descente de l'avant dernier tour, je vais être impliqué dans une chute. Ce n'est pas moi qui tombe mais je vais être en grande partie responsable de celle-ci. Je suis sur la gauche de la route et un coureur me crie "à gauche" juste avant un virage à gauche. Je vais donc élargir un peu trop ma trajectoire dans ce virage, ce qui va enfermer un coureur de Montauban. Il chute derrière moi. Je n'avais pas à modifier ma trajectoire mais heureusement le gars ayant chuté n'a rien de cassé.
Cette chute m'a complètement fait sortir de la course pendant un moment. Pendant ce temps là, une échappée avec Pillon est sortie avant le début du dernier tour. Je fais la dernière ascension en ayant du mal à me focaliser sur la route tandis que l'ambulance remonte le peloton. Je n'ai aucune idée de l'état du gars qui est tombé.
Et là je me retrouve devant le peloton. Je sais pas trop comment j'ai fait. J'imagine que je me suis débrouillé pour toujours suivre une roue qui remontait. Quoi qu'il en soit je suis devant et la meilleure idée qui me vient à l'esprit c'est d'essayer de sortir sur les derniers 200m de montée avant la crête. J'ai réussi mais pas longtemps. J'aurais fait un petit kilomètre devant. Je reprends les roues et vois que Philippe est bien placé. Deux gars profitent de la perte d'allure du peloton pour sortir. Le souffle repris ma décision est faite, je vais emmener le peloton et tout donner ma vie avant le sprint. Avec la chute au tour précédent hors de question que j'aille frotter pour essayer de faire une place dans un sprint en descente qui me désavantage. Je repasse alors devant et me mets à la planche avec dans le viseur les deux fuyards. Je demande quand même un relais mais le japonais est clair et n'a pas l'intention de m'aider. Tant pis je ne le prends pas mal et je reste devant. Mon relais de 1.5 km se termine à 2 km de l'arrivée quand la lutte pour la cinquième place a été lancée. Bien sûr tout seul je ne suis pas revenu sur les deux échappés.
L'effort complètement coupé, je passe la ligne en fermant la marche du peloton. Comme nous sommes équipés de transpondeur (la classe !) je connais ma position exacte : 38 ème à 53s du vainqueur.
Le classement sur directvélo.
Je remporte aussi à ma grande surprise le classement des 3èmes catégories. J'avais complètement oublié que ça existait. Très content de cette course. J'ai réussi à suivre les machines et les sensations ont été en s'améliorant. J'ai vraiment aimé cette course, mis à part l'arrivée en descente dont je ne suis pas fan, c'est un parcours exigeant. Je ne pouvais pas trouver mieux pour faire du rythme.