Le
Tour du Tarn Sud... lorsque j'ai fait mon calendrier de courses cet hiver, était
l'objectif principal de la saison. Quelques mois plus tard, alors que j'apprenais
qu'il n'y aurait finalement pas le Col de Dourgne comme arrivée finale, je me
rabattais surtout sur la victoire lors de la première étape.
Dans
ma catégorie (4/5) nous sommes 89.
1ère étape
Je
pars avec la pression, je veux la victoire et c'est l'objectif. Le départ n'est
pas des plus rapides par contre, ça frotte beaucoup dans le peloton et pour ma
part, je ne suis pas très rassuré, ayant peur de la chute. Les routes sont
larges, mais les voitures qui se font arrêter sur le bas côté provoquent des rétrécissements.
Je me situe vers la 50ème position, loin de l'avant mais avec plus de sécurité.
Alors
que nous allons entamer la première montée vers Puylaurens nous voyons arrêtés
à un rond point les bus des équipes Tinkoff-Saxo et Caja Rujal (équipes professionnelles dont celle
d'Alberto Contador présent sur la Route du Sud qui démarre de Revel en ce jour)
nous klaxonner pour nous encourager, nous les saluons et entamons l'ascension
qui s'apparente à un faux plat. Dans cette ascension on va se dégager à douze
coureurs, alors que je commence à souffrir et me dire que la montée jusqu'à
Puylaurens va devenir difficile, nous sommes déjà au sommet, je croyais que
nous montions bien plus. Je fais un nouvel effort pour aller dans un nouveau
groupe qui se détache, mais le peloton nous reprend assez vite. Il ne se
passera pas grand chose durant la fin de cette première boucle et la seconde.
Nous
arrivons donc dans l'avant dernière côte du parcours où les choses
s'accélèrent, je suis dans les 10 premiers d'un peloton qui va perdre plusieurs
éléments mais qui va néanmoins rester assez compact. En haut, dans les faux
plats qui suivent, je vais aller dans une attaque qui ne donnera rien, nous
voilà fonçant à toute vitesse vers la dernière ascension.
Cette dernière ascension est débutée à un rythme extrême
et très vite nous sommes dans le rouge, nous sommes 7-8 coureurs à nous
détacher et les pourcentages les plus durs arrivent, je remonte, bien décidé à
ne pas me laisser décrocher, je dois faire un écart pour dépasser un coureur
qui explose, me voilà troisième et je commence vraiment à souffrir, tellement,
que lorsque nous passons à l'endroit indiqué "500m arrivée"
j'explose, mentalement et physiquement, ne visant que la victoire et voyant que
ce n'était pas possible je craque complètement, et je finis tranquillement, me
faisant dépasser par les coureurs qui eux continuent leur course, je termine
déçu, démotivé à la 50ème place à 44 secondes du vainqueur.
Le repas du midi sera l'occasion de discuter avec Clément, reprendre des forces
et de remonter un peu mon moral.
2ème étape
Je ne vise rien lors de cette seconde étape, lors de mes
années précédentes, j'ai toujours eu énormément de mal à récupérer entre deux
étapes, ceci conjugué à ma contre performance de la matinée, j'y vais surtout
pour faire des bornes.
A l'échauffement, les jambes sont ultra dures, mais
heureusement, la première côte est neutralisée. En haut de celle ci, je suis
mal placé et un groupe d'échappés va partir, ils sont huit, et le vainqueur de
l'étape est parmi eux.
Dans le peloton ça roule mais pas fort, pour ma part je
suis à l'arrière, dans les 15/20 derniers. A Sorèze l'écart est de 2 minutes 30
avec l'échappée et le peloton accélère, on file à une grande vitesse sur les
faux plats descendant, et mon compteur indique une vitesse assez constante de
50 km/h. Pour ma part, je suis, et ce tronçon de course me permet de
"laver" mes jambes, les sensations s'améliorent, même si comme
beaucoup, je souffre dans la côte de Saint Affrique les montagnes. Le retour
sur des faux plats montant me permet de remonter, puisque je me sens bien. Tellement
qu'à 4 kilomètres de l'arrivée, dans une petite bosse, je vois deux coureurs
qui tentent d'attaquer, je remonte à leur hauteur et les contre, sauf que
personne n'accroche ma roue, me voilà donc seul, avec au loin l'échappée en
point de mire et le peloton derrière moi.
Je décide de continuer seul, ne pensant pas avoir des
jambes aussi bonnes, maintenant c'est trop tard pour se relever. Sauf que en
haut de cette bosse, il y a 1,5 kilomètres de plat exposé au vent de face. Je
souffre, je récupère deux coureurs et je maintiens le peloton à une dizaine de
secondes avant de basculer sur Sorèze puis vers la montée vers la carrière.
Cependant le peloton qui joue le général vient de
fortement accélérer alors que pour ma part, à bloc depuis 2 kilomètres, je
pioche. Je me fais reprendre à 1 kilomètre de l'arrivée par un peloton complètement
explosé. Je termine à mon rythme, remontant quelques coureurs dans les ultimes
mètres.
Je n'ai pas encore ma place mais entre 40 et 60 à la
louche.
Si j'avais su que j'avais de telles jambes l'après midi,
j'aurais attendu la montée finale, mais au moins je me serais fait plaisir en
attaquant. Ce n'est plus la peine de courir avec la pression, je suis mauvais
lorsque je me la mets. Malgré les satisfactions finales, ce qui était le gros
objectif de la saison se révèle toutefois être un monumental échec.