Avait lieu le 26 Avril mon premier "objectif" de la saison. La Sidobre,
le parcours moyen de la Castraise, où j'avais pris une première claque
en 2004 et une seconde encore plus violente l'an dernier. Mon objectif
initial était d'être dans les 100 premiers, objectif possiblement revu à
la hausse du fait de mes bonnes performances en course ces dernières
semaines.
Le Parcours :
On commence par du plat, avant d'arriver, au kilomètre 9, au pied de la
première ascension qui fait 5,2 kilomètres à 5,5%. Ensuite une descente,
deux bosses, et la vallée jusqu'à la seconde ascension, vallée
constituée de faux plats descendant et montant vent de face, avant de
prendre donc la seconde ascension, très irrégulière, avec des passages à
10%, et surtout un revêtement dégueulasse (3 kilomètres à 7,2% de
moyenne). En haut on continu sur des faux plats vent 3/4 face avant de
prendre une bonne descente, une côte de 1,5km à 4%, petite descente,
troisième gros morceau de la journée : 3,6 kilomètres à 7%. Quelques
faux plats, longue descente, une bosse de 1,5 kilomètres à 4% avec le
pied dur, puis une descente très rapide et 2 kilomètres de plat pour en
finir.
Le parcours n'a pas changé depuis l'an dernier.
Vu que cette année je veux être bien placé sur la ligne de départ, je
rentre dans le sens 40 minutes avant le départ, je me trouve en seconde
ligne, le soucis, c'est que je n'ai pas fait d'échauffement (mais il
faut dire que de toute façon avec le temps que j'aurais attendu...).
Contrairement à l'an dernier, il fait beau, même plus que la météo ne
l'avait annoncé. J'ai hésité à y aller en maillot court, finalement avec
le vent qui se levait, j'ai mis un sous maillot manche longue en plus,
ce qui se révélera être une erreur.
Nous sommes 543.
Le départ est donné et immédiatement je place une accélération, non pas
pour m’échapper, mais pour me retrouver de l'autre côté de la route,
abrité du vent. J'aurais été pendant une centaine de mètres en tête de
la course, anecdotique. Les 9 premiers kilomètres de plat ne vont pas
être parcours rapidement, on roule entre 32 et 36 km/h, mais il y a vent
de face, même si celui ci n'est pas encore très violent. Ça frotte et
je préfère reculer plutôt que tomber, je suis moins serein qu'en course,
je me maintiens toutefois dans les 30/40 premiers, alors que ce profil
la première ascension, celle de Lacrouzette.
Riche en enseignements va être cette ascension. Tout d'abord, une grosse
douleur aux jambes, surtout à la gauche, je comprends donc assez vite
que mes jambes ne valent pas grand chose aujourd'hui, j'ai sans doute
mal géré mes entrainements mais il faut faire avec. Second point, le
côté droit que j'avais choisi est certes abrité, mais alors que nous
doublons les derniers concurrents du petit parcours qui sont partis 20
minutes avant nous, ça oblige à ralentir, se serrer, relancer etc.
Lorsqu'on est déjà limite limite, hum, c'est pas top. Je fais donc avec
les moyens du bord, en mode cocotte minute, j'ai très chaud avec mon
choix d'habit, je vois mes grosses gouttes de sueur tomber sur mon
cadre, j'ai l'impression d'être sur home trainer, et une sensation
d'étouffement. Je ne dis pas que j'aurais été bien mieux sans, mais ça
aurait été plus agréable. A deux kilomètres du sommet, je commence à
dangereusement faiblir, et à 1,5 kilomètres du sommet, je suis
irrémédiablement lâché, il doit rester 40/45 coureurs dans le groupe de
tête, je lutte, un peu moins rapide que le peloton, mais je trouve les
forces de relancer en voyant la pancarte indiquant à 1 kilomètre le
sommet, mais je suis vite ramené à la raison par mes jambes, d'autant
que cette fois, je ne suis plus abrité du vent. Un trio revient sur moi,
nous entamons la descente à 4, assez vite rejoints par quelques
coureurs.
Nous n'allons pas bien nous organiser dans cette descente, j’essaie de
prendre mes relais, mais je ne suis pas au top. Alors que nous sommes
deux à nous dégager, je me rends compte en me retournant qu'un groupe
assez important s'est formé derrière nous et doit comporter à vu de nez
30 coureurs, je me relève, et je me place dans les roues, dans les 10
premiers.
Les deux bosses en fin de descente sont rapidement avalés et nous voilà
après quelques kilomètres dans la vallée à facilement 60 voir 70 dans le
groupe, nous constituons le deuxième peloton. Pour ma part j'ai trouvé
refuge aux alentours de la 25ème place, et j'ai bien du mal à récupérer
sur cette succession de faux plats. Pour l'information, au kilomètre 25,
dans la première des deux bosses, on nous annonce un retard de 1 minute
30 sur la tête de course.
Nous voilà à présent au pied de la seconde difficulté. Cette année j'ai
appris à mouliner, et c'est donc fièrement à 80 tours minute que je
gravis ce premier kilomètre d'ascension. La facilité ne va pas durer et
je serre les dents pour tenir l'avant du groupe, 5 coureurs se sont
dégagés et nous sommes 10 en contre, un petit écart se crée et au sommet
(merci la pancarte qui annonce le sommet à 1 kilomètre à nouveau, que
ça fait du bien au mental pour s'accrocher), nous faisons l'effort pour
rejoindre les 5 qui étaient devant et nous voilà à 15, puis 20, à
rouler.
Mais ça ne s'entend pas, et le gros groupe va se reformer (je n'ai rien à
dire, j'étais content d'être dans les roues). On entame la deuxième
descente et là, enfin, je peux vraiment souffler. Je remonte le groupe
sans prendre de risque, profitant juste des coureurs ne sachant pas
descendre, en faisant attention à ceux qui font des écarts... Dans la
foulée, on passe facilement la petite bosse d'1,5 km à 4% et après une
courte descente technique on arrive au pied de la dernière grosse
difficulté.
Je suis à nouveau dans les 10/15 premiers du groupe au pied, et j'arrive
en début d'ascension à économiser mes forces, un coureur, puis un
autre, vont lâcher tout le monde, mais je reste avec les meilleurs du
reste. A la faveur d'un virage en épingle, après avoir manqué de chuté
serré par un concurrent, je jette un regard en contre bas, le peloton a
volé en éclat, il y en a de partout. Dans le kilomètre suivant nous
allons nous retrouver à 6 derrière les deux coureurs qui nous ont
faussés compagnie, le reste est déjà loin. Au sommet, je distance
légèrement les 5 autres et revient à 20 mètres des deux coureurs de
devant, mais je fais l'erreur de ne pas faire l'effort tout de suite
pour rentrer, pensant qu'à nouveau il y aura un petit regroupement,
grosse erreur, nous ne les reverrons plus et eux reprendront un groupe
de 10/15 coureurs ensuite...
Nous sommes 7 dans mon groupe, et contre le vent, j’essaie tant bien que
mal d'organiser les relais, mais c'est déjà difficile pour moi d'en
prendre, pour motiver les autres à passer, j'en prends, dans le rouge,
manquant ensuite de me faire lâcher sur une relance, je souffre le
martyr mais heureusement, nous prenons enfin le vent de dos alors que
nous abordons la dernière grande descente. Là deux coureurs de mon
groupe vont assurer tous les relais, pour ma part, je souffle et me rend
compte qu'à 20 kilomètres de l'arrivée, je n'ai plus qu'un fond de
bidon d'eau.
On descend très très vite, et alors que nous prenons la dernière bosse,
je prends un relais assez fort (mais je ralentis pour ne pas attaquer
ceux qui nous ont amené dans la descente) voyant le groupe de devant en
point de mire à 30/40 secondes. Je lâche cependant tout mon groupe et je
décide de continuer, je rattrape deux coureurs que je dépose avant de
revenir sur un troisième au sommet. Les deux coureurs qui ont roulé dans
la descente précédente vont revenir sur moi dans la petite descente que
voilà et je ne vais pas réussir à les accrocher, ça roulait trop fort,
sans doute qu'ils avaient un 52 là où j'avais un 50. Ils rattrapent un
autre coureur et moi je reste avec celui que j'ai rattrapé au sommet.
Ouf voilà l'arrivée. Je termine juste devant ce gars.
Place 53/543 (sur le site je suis classé 56ème mais ils me mettent
terminant devant une féminine qui arrive dans le groupe après, je sais
pas ce qu'ils ont merdé, sur mon "diplôme, j'ai bien marqué 53ème),
objectif complétement rempli donc, mais de la déception tout de même.
Mon compteur indique 30,7 km/h de moyenne (30,2 sur strava qui m'ajoute
également 900 mètres de dénivelé d'on ne sait trop où).
- D'avoir des jambes aussi mauvaises (pas une excuse j'en suis le premier responsable)
- De m'être habillé trop chaudement, dans chaque ascension c'était un calvaire
- De ne pas avoir fait l'effort au sommet du troisième col.
Ajouté à cela un gros inconvénient, c'est de ne pas avoir fait avant
cette cyclo de course dure ni de véritables entrainements avec de
longues côtes/cols (y'a bien eu quelques entrainements en février mais
trop loin et pas spécifiques) et ça je l'ai complétement ressenti, dès
que l'effort dépasse 5 minutes et encore plus 10 minutes, mon corps ne
sait pas où il va et là où j'ai vu des gars de mon groupe qui rentraient
dans les ascensions en sachant ce qu'ils allaient y faire, mois j'étais
complétement dans l'inconnu.
Points positifs au delà de l'objectif rempli c'est que je n'ai pas eu de
soucis mécanique, pas de chute,et que je sens que la forme est tout de
même là, avec une belle marge de progression et j'espère qu'à l'instar
de l'an dernier, cette course me servira de tremplin pour mes objectifs
futurs. Enfin, un plaisir de croiser nombre de cyclistes que je
connaissais au départ ou lors de la course.